IJAM Volume 6 Number 2 (PAPIER)

MOT DE L’ÉDITEUR

Plusieurs articles du présent numéro ont comme thème principal ou sous-jacent les changements opérés dans des organisations artistiques sous l’effet des forces du marché. Que l’on soit en Russie, en Catalogne ou en Écosse, l’évolution du marché dans le domaine des arts et de la culture, tout comme celle des régimes politiques, force les organisations à s’adapter.

Les consommateurs de produits culturels ont des goûts de plus en plus sophistiqués et se voient offrir un éventail de choix inouï comparativement au siècle dernier. De plus, la technologie accroît encore davantage leur autonomie, car un mode de diffusion comme Internet, par exemple, multiplie les possibilités d’accès à une offre culturelle supplémentaire sans intermédiaire.

Le secteur des arts et du patrimoine subit ces changements, de même que les industries culturelles. Dans le domaine de la musique, les producteurs de disques sont confrontés au téléchargement de chansons gratuit à partir de certains sites ou par le biais d’échanges entre amis. Ce phénomène, qui n’est pas nouveau, a fait son apparition avec les cassettes audio et un réseau de communication aussi puissant qu’Internet contribue à démultiplier les problèmes pour les producteurs.

Le seul moyen de survivre à ces changements est de s’y adapter et, pour ce, les principes fondamentaux du marketing peuvent être utiles. Ainsi, comprendre le comportement du consommateur aide à trouver des solutions. Le client achète un avantage, non pas un objet; le problème posé par le téléchargement gratuit sera résolu quand on aura compris la nature des avantages recherchés et que les produits offerts comporteront un avantage tel que le consommateur consentira de nouveau à acheter des disques plutôt que de recourir au téléchargement. Le même principe s’applique au secteur des arts face à la concurrence des industries culturelles ou aux petits producteurs face aux conglomérats du divertissement.

François Colbert
Éditeur